"Le livre est l'agence de voyage la moins chère du Monde !"
Belle ambiance, ce vendredi là au CDI ! Je pense qu'aucun de nous, adulte ou
élève, ne sera resté indifférent à cette rencontre.
Jusqu'au dernier moment, M. Kpodar a caché à ses élèves de 4° la venue de l'auteur. Alors que les deux classes préparaient un défi lecture et tâchaient de répondre aux questions pièges de
l'équipe adverse, Mouloud Akkouche est arrivé : il s'est mêlé avec beaucoup de naturel aux élèves qui se sont peu à peu rendus compte de sa présence.
Les échanges qui ont suivi ont été animés, et riches : que ce soit à propos de son livre "La sirène Rousse", ou sur son statut d'écrivain.
En visionnant les images de la matinée, on s'aperçoit qu'une part importante des questions tournaient autour du vocabulaire employé dans le livre :
-"pourquoi utilisez-vous des gros mots ?
- Les gros mots font partie de la vie...quand vous les entendez à la télé, vous n'êtes pas choqués ; par contre, dès que vous les voyez écrits dans un livre, cela vous gêne. Pourquoi ? De plus,
il me fallait utiliser un langage adapté à mes personnages, à leur monde, pour qu'ils soient crédibles."
Le dictionnaire à la main, Mouloud explique : "l'important, c'est de maîtriser différents registres de langue ; dire des gros mots n'est rien, si d'un autre coté, tu es capable de tenir une
conversation en langage plus ou moins soutenu. D'ailleurs des tas de gros mots, ou de
termes familiers ont des origines très lointaines, et appartiennent au vieux
français."
Les questions sur la psychologie des personnages de son roman ont été l'occasion de réfléchir et de mettre à l'épreuve nos a priori. Qui est Marie ? Que cache t-on derrière le
mot de "bourge" ? L'auteur insiste : "Dans la vie, il faut essayer de
découvrir l'autre, de partir à la rencontre des gens qui ne nous ressemblent pas, pour s'enrichir et avancer. Si tu restes toujours dans ton univers, avec les personnes que tu connais, tu ne te
remettras jamais en questions...si tu ne voyages pas vers les autres, tu es foutu !"