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Les élèves de 4ème4 de Mme Monbeig après avoir lu « Interception » ont eu la chance de rencontrer l'auteur, Marin Ledun.


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Que ressentez-vous lorsque vous écrivez ?

C'est mon métier ; j'y trouve beaucoup de plaisir naturellement, mais il y a aussi une part importante de travail. La construction peut prendre beaucoup d'énergie, il faut revenir sans cesse sur ce que l'on a déjà écrit, apporter des modifications...c'est beaucoup de travail.

A quel âge avez-vous décidé d'écrire ?

L'envie d'écrire vient avec la lecture, donc pratiquement dès le CP ! J'ai beaucoup lu durant l'école primaire et surtout écrit des lettres, certaines très longues. Mon premier roman je l'ai écrit à 30 ans.

Combien gagnez-vous ?

Mon « salaire » dépend du nombre de livres vendus et du pourcentage que l'éditeur m'accorde, en général entre 5 et 10% du prix de vente, ce qui représente une très faible part du prix global d'un livre, car il y a beaucoup d'intermédiaires à rétribuer.

En France la majorité des auteurs ne peuvent pas vivre de leur écriture et doivent avoir un autre travail.

Vous vous souvenez de tous vos livres ?

Bien sûr ! Je vis avec tous mes personnages pendant presque un an, je ne peux pas les oublier !

Le roman policier est-il votre genre préféré ?

Le roman noir plus exactement. Dans le roman policier il y a une enquête, des gentils et des méchants, un ordre qui a été bousculé... tandis que dans le roman noir il y a du « désordre » au départ : les héros ne sont pas tout à fait bons ; les méchants ont parfois un côté attachant... Le roman noir est donc plus près de la réalité, il s'attache à la complexité du monde où rien n'est tout blanc ou tout noir.

Souhaiteriez-vous explorer d'autres genres ?

J'ai travaillé avec un dessinateur sur le projet d'une bande dessinée mais nous n'avons pas trouvé d'éditeur.

Quels sont les livres qui vous ont particulièrement marqué ?

 « la stratégie Ender » de Orson Scott Card ; « La route du tabac » d'Erskine Caldwell.

[....]

« On peut devenir lecteur très tard et ce n'est pas une question « d'intelligence » car c'est avant tout je pense la rencontre avec un univers artistique. »

 

 

Combien de temps avez-vous mis pour écrire ce livre ?

En général, il y a 6 mois à 1 an d'écriture, mais il faut ensuite compter le temps des corrections..Pour Interception, cela a été différent : il s'agissait d'une demande de l'éditeur, et j'avais déjà réfléchi au thème de l'épilepsie, du coup le livre a été terminé en 6 mois, ce qui est assez rapide.

Ce roman est-il paru dans d'autres pays ?

Non en France uniquement : c'est assez difficile pour un livre de littérature de jeunesse d'être publié à l'étranger.

Aimeriez-vous que votre livre devienne

un film ?

Pourquoi pas ? C'est toujours agréable pour un auteur de voir son texte adapté au cinéma.

Êtes-vous fier de votre livre ?

Ce dont je suis satisfait avec ce livre c'est d'avoir réussi à aborder l'épilepsie différemment, en la décrivant non pas comme une maladie, mais comme un don, une capacité à voir le monde d'une manière différente; c'est un sujet qui me touche car cela concerne des membres de ma famille. L'épilepsie est soignée en France, mais dans beaucoup de pays elle peut être mortelle.

Dans votre histoire, le docteur utilise t-il vraiment les élèves comme des cobayes ?

C'est à vous le dire, qu'en pensez-vous ? Ces expériences partent d'un bon sentiment, mais a t-il raison de les mener de cette manière ? N'avait-il pas d'autres choix ? Chaque lecteur peut en décider.

Derrière la porte 62, vous décrivez un monde très particulier, calme, fleuri : c'est votre rêve de revenir à ce monde là ?

Je ne le vois pas comme un retour en arrière mais plutôt comme un monde idéal où nous vivrions en harmonie avec la nature. C'est une projection d'un futur idéal.

L'écologie, c'est important pour vous ?

Je considère que c'est une des urgence de la vie. Quand j'étais petit j'habitais près du Rhône, il y avait une plage où l'on pouvait se baigner. Adolescent cela n'était plus possible à cause de la pollution. Comment peut-on se projeter dans l'avenir avec sérénité si notre environnement est en péril ? Votre génération a une grande responsabilité, c'est vous qui allez changer les choses.

Et les mondes hyper-surveillés, hyper-sécurisés, ce sont vos pires cauchemars ?

Il me semble en effet que c'est une tendance très inquiétante qui pourrait être dramatique dans le futur.

Comment avez-vous choisi les prénoms des personnages ?

Ma famille a des racines dans des pays très différents : la France mais aussi le Maroc, la Colombie...C'est une source d'inspiration.

Pourquoi avoir plongé Salah dans le coma, c'est lui qui a fait tout le « boulot » !

Pour les besoins de l'histoire, il fallait complexifier la situation...il en fallait un !

Y aura t-il une suite ?

Mon éditeur et moi n'avons pas trouvé d'accord : il voulait un texte pour un plus jeune public, je ne le vois pas comme cela. Donc non, il n'y aura pas de suite.

Comment avez-vous choisi le titre ?

C'est l'éditeur qui a insisté pour « interception », moi je l'avais intitulé autrement mais il n'était pas d'accord.

Savez-vous quel sera votre prochain livre ?

Oui, c'est un roman noir pour adulte, « l'homme qui a vu l'homme » qui mettra en scène le mouvement indépendantiste du Pays Basque l'ETA...ça se passe entre Bilbao et Bayonne.

 

Vous êtes content de cette rencontre ?

Oui ! D'ailleurs si ce n'était pas le cas, vous l'auriez senti ! C'est la première fois que je rencontre des collégiens autour de ce livre ; c'est toujours un moment important pour un auteur...connaître les avis positifs ou négatifs de ses lecteurs, c'est indispensable.

 

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Merci pour cette rencontre, Monsieur Ledun !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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